Chambre d'Aredhel: l'appel de la lune

" Mais par quel diamant d’astre ou par quelle gemme
Luit cette nuit encore et qui partout parsème
Mil couleurs, Mil trésors, a travers ce vitrail ? "

Aredhel s’approche de la fenêtre de sa chambre. Dans l’éther sombre brillent les étoiles par myriades et au centre, face a elle, trône un croissant de lune presque plein.

" Ô Luniancara, ta graine en mon poitrail
Devient un pur brasier. "

Elle ferme les yeux et se concentre sur la pierre de lune qui forme le milieu de son cœur. Elle pourrait presque entendre la pierre respirer.

..................................." Du plaisir ? Du supplice ?
Du rêve ? Je ne sais quel est ce beau calice
Dont je bois le parfum. "

Aredhel, comme attirée par une force extérieure, fait un pas en avant. Une soudaine bourrasque de vent s’engouffre par la fenêtre, faisant claquer les battants contre les murs. La chevelure verte, printanière, d’Aredhel s’agite alors en l’air comme des vagues. Ses cheveux, à l’extrême déployés, ne font que ressortir encore plus la nudité sanglante de ses tétons qui pointent immortels vers les constellations.

................................... " Parmi les lambeaux noirs
D’espace cramoisi, ta médaille d’ivoire,
Propage dans mon corps un frisson métallique.
Et aux coup de minuit, parfaite mécanique,
Résonne ton appel, où une vie prend fin,
Où une autre commence et fini au matin.
Du jour ou de la nuit, quel est mon vrai visage ? "

La jeune femme s’abandonne à ses désirs de vie nocturne et tourne la tête vers son épervier.

« Algas, mon bon ami, prête-moi ton plumage. »

Aredhel prononce une incantation et accompagne sa parole de symboles qu’elle dessine dans l’air du bout du doigt. En une fraction de seconde la voila qui fusionne avec le rapace et qui s’envole vers la forêt.

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